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La prison militaire de Nontron de 1940 à 1946

Publié le par Nadina

La prison militaire de Nontron - Collection Lapouge
La prison militaire de Nontron - Collection Lapouge

Aujourd'hui, en allant chercher vos enfants au 32, Boulevard Gambetta à Nontron, dites-vous que ces murs ont abrité bon nombre de prisonniers.

En effet, la prison de Nontron a été construite en 1855. Elle sera maison d'arrêt jusqu'en 1926.

Le 3 septembre 1939, c'est la mobilisation générale et qui dit guerre, dit prisonnier .

L'exode pénitentiaire est assez méconnu.

Périgueux, siège de la 12è région militaire dispose d'un tribunal militaire et les prévenus devant être jugés attendent dorénavant dans la prison de Nontron car celle-ci est devenue le siège de la prison militaire de Paris ( auparavant basée dans les Basses Pyrénées jusqu'au 6 novembre 1940) .

Elle restera prison militaire d'octobre 1940 à mars 1946 , pouvant accueillir 149 personnes, soit le chef d'établissement, un aide comptable, un greffier, 10 surveillants, 3 gardes de police, 14 surveillants auxiliaires et 119 détenus .

Ceux-ci sont principalement des détenus politiques, militaires insoumis ou réfractaires et des des droits communs.

36 détenus politiques ont été libérés le 10 juin 1944 , après une délibération et une négociation de 2 jours menée par Raymond Boucharel, chef de maquis AS auprès du Capitaine Pointeau, chef d'établissement .Ils laissèrent la place à des prisonniers allemands qui y restèrent du 2 août au 4 septembre .

Il y eut 3 prisons de ce genre en Dordogne : Mauzac, Bergerac et Nontron.

Pour ceux que ça intéresse, vous trouverez un article très intéressant écrit par Michel Bloch ( détenu politique ) qui relate sa vie en prison de 39 à 45, et notamment à la prison de Nontron :

http://www.laurentbloch.org/MySpip3/spip.php?article36.
Il se posait la question de savoir pourquoi certains détenus , tous communistes , n'étaient pas déportés ou exécutés . Probablement pour être des monnaies d'échange car certains d'entre eux sont devenus des membres importants, tels Léon Blum, Edouard Heriot ou encore Yves Peron , devenu député de la Dordogne.

En voici un autre, toujours sur Colette et Michel Bloch ( elle devint son épouse le 12 septembre 1945) :

http://www.vrid-memorial.com/afficher/rubrique/5/deportation/article/124/Michel-et-Colette-BLOCH.html

Un autre personnage y a séjourné : Léon Moussinac, ami d’Aragon . Il y arrivera le 28 octobre 1940 et y restera jusqu'à son jugement le 5 mai 1941.

Voici son récit sur : http://arkheia-revue.org/Leon-Moussinac-ami-d-Aragon.html .

Yves Peron adressa une lettre au chef d'établissement le 12 février 1944 dans laquelle il relate les relations entre communistes et trotskistes au sein de la prison :

http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/des-hommes/yves-peron-et-les-trotskistes-de-la-prison-militaire-de-nontron-en-1944-15807

Détenus travaillant sur le toit de la prison de Nontron - Collection Alain Guigne

Détenus travaillant sur le toit de la prison de Nontron - Collection Alain Guigne

Photo Jacky Tronel
Photo Jacky Tronel

Cette prison militaire, après avoir failli être transformé en gendarmerie, va finalement donné le jour à une école primaire en 1951.

Photo Jacky Tronel

Photo Jacky Tronel

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