Le Bournat ( lo bornat ) autrement dit la ruche
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Des traces anciennes de domestication des abeilles ont été trouvées puisque ne dit-on pas que Jupiter aurait été élevé au miel des abeilles du Mont Hymette ! Les auteurs grecs et latins nous en parlent aussi et ce bien avant l'ère chrétienne .
Nous retrouvons des traces de ruche au Moyen-Age et au vu de certains écrits ou peintures, elles étaient en paille .
Ensuite, au XVIIIè siècle, l'Encyclopédie spécifie aussi l'usage de la paille pour la construction de ruche . Elle précise qu'une ruche est "un panier à serrer et nourrir des abeilles à miel ".
Mais me direz-vous, les ruches n'existaient pas avant et l'homme récoltait le miel dans les arbres creux . Le système de la ruche proprement dite a beaucoup évolué depuis ce temps là.
L'homme a découvert une ruche dans un arbre creux et a recouvert le haut d'une pierre; il la fermait donc , se l'appropriait et l'exploitait .
C'était le sucre de l'époque et il apportait douceur aux desserts et boissons. Puis vint la découverte de l'Amérique qui amena la canne à sucre.
Beaucoup de familles avaient donc son 'bournat ' ou ruche à abeilles.Elles étaient simples à fabriquer: 4 planches et des liens tels que ronces ou paille seigle. Les liens de ronce étaient coupés l'hiver et ouverts en quatre car il ne fallait plus de sève à l'intérieur .
Un trou sur le devant permettait l'accès aux abeilles et notre ruche trouvait sa place sur une brique. Le dessus pouvait être recouvert d'une chape de seigle. Et pourquoi du seigle ??? Tout simplement parce que cette paille est plus longue et plus robuste que le blé.
Les ruches n'avaient pas de rehausses comme maintenant mais étaient de tailles différentes:
les plus grandes, qui devaient faire 27 cm sur 40/60 cm de haut accueillaient des essaims jusqu'à la mi- juin
les moyennes, jusqu'au 1er juillet
et les petites recevaient les derniers.
Les ruches n'étaient pas posées à terre, de crainte que les petits animaux tels que souris, crapauds n'y pénètrent. Elles étaient sur des bancs .
Pour éviter aussi que des vers y trouvent refuge, on les enduisait d'un mélange de bouse de vache avec de la cendre de lessive ou terre rouge. On passait ensuite l'intérieur à la flamme de paille . Dans le livre ' La sauvegarde des abeilles et les manoeuvres des ruches ', il est expliqué que parfois était passé d'abord une grosse brosse bien dure pour casser les gros bouts de paille et qu'ensuite la flamme finissait de brûler les petits résidus . Tout ceci était fait afin que les abeilles rentrant dans cette nouvelle ruche s'y trouvent bien et n'aient pas un travail de nettoyage à faire .
Bon, maintenant que nos bournats sont en place, les abeilles s'y sont installées, il faut ramasser le miel.C'étaient les femmes qui étaient chargées de cette tâche. Il était ramassé une fois par an, à la fin du printemps . il n'y avait pas de protection comme aujourd'hui donc les femmes , qui étaient deux pour cette extraction, enfumaient les abeilles. Ce superbe enfumoir de l'époque était constitué de 2 tuiles attachées ensemble. A l'intérieur, elles y mettaient du foin humide et y allumaient le feu . Une soufflait et l'autre extrayait la cire et le miel.
Ensuite venait la séparation pour ne garder que le miel. Les 2 femmes prenaient un torchon et y déposaient la cire et le miel retirés du bournat . Chacune à un bout de ce torchon, elles le tordaient , comme une presse et le miel coulait.
Et la cire restante était quant à elle utilisée pour cirer les meubles. On fabriquait également des cierges et d'autres produits et servait surtout pour l'éclairage
Etant donné que les bournats appartenaient aux métayers, la récolte leur appartenait également et intégralement.
Les abeilles ont été associées à beaucoup de croyances de tout temps et je vous en ferai part dans un autre article
http://lamotte.pagesperso-orange.fr/ecuras - L'Encyclopédie - 'La sauve-garde des abeilles, et les manoeuvres des ruches en hausses ' de M. de Cuinghein et Charles C. Miller